Les mythes et le folklore dans les arts martiaux traditionnels

Les mythes et le folklore dans les arts martiaux traditionnels

September 16, 202419 min read

Introduction

La plupart des écoles traditionnelles tirent leur légitimité grâce à des mythes fondateurs très solidement ancrés dans l’imaginaire collectif. Ces mythes et récits font remonter la création de leur art ou de leur style à une époque fort lointaine que l’on peut retracer de façon linéaire en suivant un arbre généalogique de sa transmission de génération en génération jusqu’à aujourd’hui.

Depuis les années 2000, des chercheurs historiens de plusieurs universités anglo-saxones s’intéressent aux arts martiaux et à leur histoire. C’est devenu même une discipline de recherche à part entière : « Martial arts studdies ». Leurs conclusions se résument au fait que les mythes fondateurs des arts martiaux dits traditionnels ont été inventé vers le milieu du 19ème siècle et consolidés puis largement diffusés vers les années 1920-30. Ainsi, les arts martiaux traditionnels tels que nous les connaissons aujourd’hui auraient été « créé » durant cette période. Du moins, en ce qui concerne les styles de Kung-fu du sud de la Chine.

Retour sur les mythes fondateurs du Wing Chun

Le temple Shaolin :

La légende commence au 6ème siècle. Un moine indien nommé Tamo ou Bodidhrama arrive en Chine pour y enseigner le bouddhisme. Il aurait traversé l’Himalaya à l’âge de 60 ans. Il aurait été reçu par l’empereur Wuxi. L’empereur n’apprécia pas la doctrine de Tamo qui se réfugia dans un temple de Shaolin dans la province de Henan (au nord), en traversant un fleuve sur un simple roseau. À son arrivée au temple, il aurait médité durant 9 années consécutives face à un mur dans une grotte jusqu’à atteindre l’illumination. Il se serait couper les paupières pour ne pas s’endormir. Après ces longues années de méditation, il enseigna aux moines une nouvelle forme de bouddhisme, le Chan, qui devient le Zen au Japon. En plus, dans le but d’aider les moines à supporter de longues heures de méditation, il enseigna aux moines des exercices physiques pour fortifier le corps.

Pour ce qui est de l’arrivée des arts martiaux, il y a trois versions différentes à l’histoire :

1-Bodidharma enseigna lui-même les arts martiaux aux moines pour qu’ils puissent se défendre contre les brigands.

2-Les moines eux-mêmes transformèrent les exercices enseignés par Tamo en techniques d’Arts martiaux.

3-Un moine inconnu aurait enseigné les arts martiaux aux moines après les avoir sauvés des bandits.

Peu importe la version de l’histoire, les moines seraient rapidement devenus des combattants chevronnés.

Pendant la dynastie Tang (618 à 907) les moines guerriers auraient sauvé des empereurs à 2 reprises. Ils firent octroyé des terres et la permission de composer une genre de milice combattante et d’enseigner les arts martiaux.

Pendant la dynastie Ming, (1368 à 1644) on assiste à un déclin des arts martiaux du temple jusqu’à ce que qu’un moine héroïque arrive et développe avec d’autres moines les cinq animaux.

La destruction du temple et l’histoire des Cinq invincibles

La dynastie Qing (1644-1912) mandchoue, place au pouvoir des Manchoues qui ne sont pas le l’ethnie dominante Han. Il s’agissait plus ou moins d’un régime ségrégationniste et corrompu qui aurait persécuté le temple.

Le temple de Shaolin aurait décidé de rejoindre la résistance loyaliste Ming. C’est alors que l’Empereur Qing aurait décidé de l’attaquer (soit en 1723,1733 ou 1764).

Selon une première version, les troupes de l’empereur brûlèrent le temple. Seulement 5 moines s’échappèrent, allèrent vers le sud et fondèrent une organisation qui avait pour but de poursuivre la lutte contre la dynastie Qing. Les Maîtres survivants auraient alors décidé de révéler les secrets de Shaolin et d’enseigner les arts martiaux dans la population, donnant naissance à cinq grandes familles de boxe du sud.

Selon une seconde version, les cinq moines survivants se réfugièrent à un autre temple Shaolin dans le Sud, dans le Fujian, pour y enseigner le Kung Fu aux moines. Ce temple aurait été attaqué, détruit et brûlé à nouveau par les Qing. Dans cette version, il y aurait eu un moine traître (Pak Mei) qui aurait aidé les troupes de l’empereur. Encore une fois, seulement cinq moines survivants auraient alors décidé de révéler les secrets de Shaolin et d’enseigner les arts martiaux dans la population, donnant naissance à cinq grandes familles de boxe du sud.

Débat sur l’historicité de Shaolin

Les historiens des arts martiaux affirment que le temple Shaolin du Sud, celui de Fujian n’aurait jamais existé. L’histoire de sa destruction et surtout celle des cinq survirants « invincibles » serait également un mythe.

Toutefois, le temple Shaolin du Nord, celui de la province du Henan, a bel et bien existé. S’il est vrai que les moines y pratiquaient une forme d’arts martiaux, il semble que leurs prouesses légendaires dignes des films de Kung-Fu aient été quelque peu… romancés. Les sources mentionnent une réelle « expertise dans le maniement du bâton » mais elles sont parfois contradictoires. Certaines sources rapportent qu’un général se serait rendu au temple de Shaolin au 16ème siècle après avoir entendu parler des prouesses des moines miliciens. Après avoir constaté le piètre niveau technique des moines, il enseigna lui-même aux moines afin qu’ils rehaussent leur efficacité. Selon d’autres sources, un autre général se serait rendu au temple à la même époque et aurait été si impressionné par l’expertises des moines au bâton qu’il les enrôla dans l’armée régulière.

Si nous remettons les faits dans le contexte historique, il n’était pas rare que les temples (pas seulement Shaolin) entretiennent des milices. Plusieurs communautés monastiques étaient aussi de grands propriétaires terriens (c’est le cas de Shaolin) et ils devaient protéger leurs terres. Ces milices étaient parfois recrutées par l’empereur pour combattre au sein de l’armée régulière. Notons que l’entrainement de ces milices étaient logiquement davantage axés sur le maniement d’armes et des mouvements de troupes (marches militaires) que sur le combat à mains nues.

Pour ce qui est de la résistance politique de Shaolin à la dynastie Qing, il est probable que le temple Shaolin du nord aient joué un rôle logistique dans une rébellions ou du moins qu’il eut été un lieu d’asile pour des rebelles persécutés (comme plusieurs autres temples). Si le temple du Henan fut détruit, il ne fut pas brûlé et il fut vite reconstruit. D’ailleurs, quelques années après sa reconstruction, les moines auraient accueilli l’empereur Qianglong durant trois jours. L’empereur offrit même au temple une bannière (calligraphie) en guise de remerciement.

Bref il est davantage probable que durant cette période de trouble pour les Qing, les autorités aient attaqué les temples qui entraînaient des milices car ils voulaient éviter toutes formes militaires indépendantes qui pourraient devenir une menace pour la dynastie de plus en plus contestée.

La légende de Yim Wing Chun

Selon la légende, une bonzesse nommée Ng Mui, qui était l’une des cinq moines invincibles qui a survécu à la destruction du temple Shaolin du sud en 1736, aurait rencontré dans sa fuite une vendeuse de tofu du nom de Yim Wing Chun. Ng Mui lui aurait enseigné son art martial afin de lui éviter un mariage forcé. Je passerai ici tous les détails romantiques de cette histoire que vous pouvez trouver facilement par vous-même. Encore une fois, il semble que cette histoire relève davantage du mythe que de la réalité.

D’abord, les premières traces écrites qui mentionnent le style datent du début du 19ème siècle. Pour ce qui est de l’histoire de Ng Mui et du mythe de la création, elle n’est mentionnée qu’à partir de la fin du 19ème siècle en tant que personnage de fiction dans un roman folklorique où elle tient le rôle de traître des moines de Shaolin et main de l’Empereur. Ce n’est que des années plus tard, vers 1930, que son personnage littéraire évolua en tant qu’héroïne créatrice du Wing Chun.

Quant au personnage de Yim Wing Chun, il fut vraisemblablement inventé à l’époque de Ip Man. Bien qu’après sa mort, on retrouva dans ses affaires un récit de l’histoire de Yim Wing Chun écrit de sa main, ce dernier ne semblait guère y accorder une grande importance puisqu’il ne l’avait jamais transmis à ses étudiants. (Voir : JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. From the archives: Did Ip Man invent the history of wing chun?).

Ce que l'on sait sur la création du Wing Chun

Jusqu’à l’arrivée du Maître Ip Man qui l’enseigna vers le milieu du 20ème siècle, le style n’était pas très populaire et déjà très divisé. Comme c’est le cas pour plusieurs styles de Kung-Fu du sud de la Chine, la véritable origine du style Wing Chun est très difficile à établir de manière précise.

L’historien Benjamin Judkins a étudié l’histoire socio-économique du sud de la Chine de la fin du 19ème siècle et début 20ème siècle dans son ouvrage : Creating Wing Chun, Towards Social History of the Southern Chinese Martial Art.

Il soutient que le ou les créateurs du Wing Chun que l’on connait aujourd’hui auraient inventé le mythe de Yim Wing Chun pour des objectifs économiques et de cohésion sociale. Sa thèse est que l’histoire des arts martiaux ne peut pas être étudié sans tenir compte du contexte socio-économique de cette époque en plein bouleversements.

Changements sociaux et politiques

Au niveau politique, vers la fin du 19ème siècle, la dynastie Qing était de plus en plus contestée par les mouvements nationalistes chinois. Pour cette période, les chercheurs ont accès à une abondante littérature martiale très médiatisée via les journaux, les nouvelles, cartes postales et les émissions de radio. On y retrouve une surabondance de la thématique qui présente les arts martiaux comme étant l’arme des faibles, un outil pour déjouer les brutes et vaincre les tyrans. Il apparait que dans le contexte d’une Chine dirigée par une dynastie Qing illégitime et incapable de repousser les invasions étrangères (guerres de l’Opium), les récits de héros romantiques de l’époque des Ming, ou de justes qui luttent contre les usurpateurs Qing ont acquis une énorme popularité. Il semble que la plupart des styles d’arts martiaux en quête de légitimité aient voulu se coller à ses mythes et récits folkloriques.

De plus, bien que la Chine se modernise, la mentalité confucéenne de glorification de ce qui est ancien aux dépend de ce qui est nouveau ne poussait certainement pas les écoles à se positionner comme innovatrices et nouvelles. Une école choisissant de ne pas se coller à un récit ancien tel que celui de Shaolin ou un autre, n’aurait pas l’acceptabilité sociale nécessaire pour réussir (dans ce contexte social, géographique, nationaliste politique, économique), à cette époque. Au contact douloureux avec l’Occident et la modernité, l’identité nationale chinoise se réveille et pige dans un passé idyllique. Les écoles naissantes d’Arts martiaux vont s’y accrocher en arborant le sceau traditionnel.

Changements économiques

Durant cette période, la Chine subissait également des transformations économiques majeures (urbanisation, industrialisation) qui allaient profondément changer l’évolution et la diffusion des arts martiaux.

Durant les périodes de Ming et des Qing, les « artistes martiaux » l’étaient pour la plupart par convention sociale ou par nécessité. Sur ce sujet : Ben Judkins écrit :

« Les paysans gardaient leurs champs par pure nécessité. Les interprètes d'opéra étaient une sous-caste sociale piégée avec peu d'autres moyens d'emploi viables. De même, ceux nés dans des familles liées au service militaire héréditaire ont étudié les arts martiaux parce qu'ils n'avaient vraiment pas d'autre choix.

Vers la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, les arts martiaux devinrent une activité économique parfois très lucrative. On le voit certainement dans la surabondance de livres vendant des techniques que dans la publication des récits des héros fantastiques. Des « écoles » commencèrent davantage à ressembler à des guildes de marchands, effectuant des démonstrations sur les places de marché, ou à des groupes qui entrainaient les milices locales.

Les arts martiaux n’étaient pas utiles seulement pour les faibles mais aussi pour les forts : percepteurs de loyers pour les proprios, négociateurs de conflits dans les usines, armés, policiers, briseurs de grève ».

Il semble aussi, selon les chercheurs, que les différents styles étaient accessibles en fonction de la position sociale. Par exemple, le style Choy Lee Fut aurait été largement diffusé auprès des populations ouvrières plus pauvres, alors que le Wing Chun, plus dispendieux, se répandait davantage dans les classes plus aisées. Apparemment, les élèves de Ip Man étaient pour la plupart des fils de propriétaires d’usine ou de commerçants en moyens.

À cette époque où les styles et les écoles se consolident la concurrence à probablement poussé des individus à vouloir légitimer leur organisation en la liant à un passé mythique et glorieux pour des raison purement marketing. C’est du moins ce qu’ont démontré les recherches des historiens des « martial arts studdies »

Le phénomène des lignées alternatives

Afin de consolider leur légitimité, les écoles du début du 20ème siècle utilisèrent presque tous « l’argument d’autorité ».

À ce propos, Benjamin Judkins, dans son article intitulé : Fighting styles or martial brands, an economic approach of understanding lost lineages in the Chinese martial arts, sur son blog Kung Fu Tea, explique le phénomène des « lignées alternatives » :

"Différentes sources d'autorité sont parfois revendiquées. À l'occasion, un écrivain ou un enseignant aura eu une longue carrière dans l'armée ou les forces de l'ordre. Un record long et illustre sur le circuit des tournois est généralement considéré comme un signe d'expertise. Nous rencontrons également des instructeurs dont les références sont plus ésotériques. Plus précisément, ces écrivains ou enseignants notent qu'ils font partie d'une lignée «alternative» ou «perdue» de certains systèmes de combat estimés. On prétend souvent que cette lignée est en quelque sorte plus ancienne, plus pure ou tout simplement plus hardcore que celle à laquelle vous appartenez.

J'évoque le mouvement «Arts and Crafts» car il se chevauche et suggère quelques traits importants sur l'émergence initiale des arts martiaux. À première vue, cela semble être un mouvement anti-moderne et anti-commercial qui a été rapidement soumis à l'ordre social dominant en devenant un phénomène de masse. Mais en y regardant de plus près, il devient évident qu'il s'agissait toujours d'une esthétique essentiellement commerciale. Ce qui semblait être un mouvement populaire, ou un mode de vie, était vraiment une «marque». Il ne pourrait exister sans le capitalisme et l'industrialisme qu'il protestait si fort."

Mon ancien Maître a exploité à profusion l’argument t’autorité de positionner sa marque en tant que lignée alternative. Il positionna très tôt dans les années 1980 sa marque comme étant « peut-être » la seule véritable lignée de Wing Chun qui descend de la fondatrice et du temple Shaolin.

Par exemple, à chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de la fondatrice Yim Wing Chun célébrée avec une cérémonie rituelle suivie d’une grande fête, il racontait l’histoire de son mystérieux rêve dans lequel lui serait apparue nulle autre que la fondatrice sur un cheval blanc, en compagnie d’un Nguyen Te Cong ligoté. Suite à ce rêve, il interpréta plusieurs évènements comme étant des signes envoyés par les « ancêtres » qui confirmaient qu’il avait choisi la bonne date pour célébrer la fondatrice. Cette histoire peut sembler anecdotique ou anodine, mais pour notre propos, elle est lourde d’implications.

Soit :

1-Les historiens se trompent, le Maître dit vrai, il a bel et bien rêvé à la fondatrice, l’histoire de Yim Wing Chun et des Cinq invincibles est vraie, il est le Maître dirigeant légitime d’un style purement traditionnel qui remonte à plus de trois cents ans, et que ses techniques sont plus fidèles à celles enseignés dans les temples anciens (et plus « hardcore ») alors que celles des autres lignées de Wing Chun, qui elles, sont diluées et incomplètes. Tel était son discours public.

2-Puisque lui-même, comme la plupart des pratiquants de son époque, a assimilé le mythe de création de Yim Wing Chun comme étant l’histoire véridique et légitime du style, il est probable que ses rêves et ses visions psychiques l’aient induit en erreur et qu’en toute bonne foi, il interpréta ses rêves comme une confirmation de sa légitimité.

3-Peut-être qu’il a tout simplement volontairement inventé cette histoire dans le but « marketing » de se rattacher à une marque « traditionnelle ». Dans cette optique, il se serait aussi inventé un Maître Vietnamien mystérieux et inconnu dans le but de se positionner au-dessus des autres écoles de Vinh Xuan du Viet Nam, ce qui je crois être la trame de plusieurs disputes au sein de la communauté des arts martiaux vietnamiens.

Peu importe, un tel discours a su me convaincre à l’époque et réussit toujours très bien à convaincre plusieurs car c’est justement ce qu’ils désirent entendre. Je me permets ici de citer un passage de l’article de Paul Bowman intitulé : Making Martial Arts History Matter :

« J'insiste ici sur le mot «vouloir». C'est parce que le désir semble être une question clé à considérer lorsque l'on aborde les questions d'histoire et de culture des arts martiaux. Par exemple, il semble que la perpétuation d'histoires fantastiques et la fabrication fétichiste de lignées dans les arts martiaux «traditionnels» aient évidemment tout à voir avec le désir . Les pratiquants veulent que le taiji soit ancien. Beaucoup veulent qu'il y ait eu un temple de Shaolin du Sud qui a été incendié, éparpillant les quelques moines kung fu survivants aux différents coins de la Chine. Nous voulons que les agriculteurs d'Okinawa combattent les samouraïs avec des fléaux de riz. Nous voulons Yim Wing Chun a été une véritable guerrière proto-féministe. Nous voulons que l'habileté qui détenait l'arme qui a tué Magellan reste en vie aujourd'hui. Et nous voulons que les anciennes armées de guerriers se soient projetées dans les airs, se donnant des coups de pied avec des acolytes volants et sautant en retournant des coups de pied. La question intéressante, sur laquelle beaucoup de travail académique reste à faire, est pourquoi nous voulons cela, et pourquoi tant de bourses participent à perpétuer tant de mythes. »

On veut être spécial, on veut se sentir privilégier de vivre quelque chose d’authentique, de faire soi-même partie de l’histoire.

Je tiens à préciser que je n’ai rien contre le fait de recourir à ce genre d’histoires mystiques dans l’enseignement des arts martiaux. Ce qui compte, c’est ce que l’ont fait avec du point de vue éthique.

Conclusion

Personnellement, je suis conscient du pouvoir des mythes dans l’évolution et la cohésion de la société. (À ce sujet complexe, je recommande le chef d’œuvre de Yuval Noah Harari en référence à la fin de ma bibliographie). Je reconnais aussi que probablement, sans le pouvoir des mythes, je n’aurais peut-être pas fait tout ce chemin dans les arts martiaux. Les mythes et les légendes ont rêvé et ont inspiré l'adolescent qui cherchait sa quête.

Bien que je convaincu que les mythes de créations des arts martiaux traditionnels soient une invention « moderne », je pense qu’ils ont quand même leur utilité et qu’ils sont une dimension culturelle importante et qu’ils méritent d’être racontés. Une bonne compréhension et remise en contexte du mythe de la création du style Wing Chun peuvent certainement aider le pratiquant à comprendre les principes techniques (yin) fondamentaux ainsi que les valeurs morales que les arts martiaux traditionnels se doivent d’appliquer.

Néanmoins, j’estime que la croyance aveugle aux mythes fondateurs (de la façon dont ils m’ont été présenté) du moins pour le type de Vinh Xuan que je pratique, comporte le risque que le pratiquant comprenne de façon erronée les principes et les techniques qu’il est sensé apprendre.

Surtout, la surutilisation des mythes servant à conditionner des étudiants à cautionner une moralité douteuse constitue une dérive que je ne souhaite pas reproduire.

Yannick Gravel

Maître enseignant

Wu Xing Wing Chun Kung Fu

Bibliographie

Articles en ligne :

BOWMAN, Paul. The International Journal of History of Sport. Vol. 33, 2016. Making martial arts history matter. Adresse URL: https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09523367.2016.1212842(Page consultée le 4 avril 2020).

NING, Huang. Penglai Martial Arts. True origin of wing chun. Adresse URL: http://penglaimartialarts.blogspot.com/2017/10/true-origin-of-wig-chun.html?fbclid=IwAR3p1tYzOdZtWHeEka0ja5MRKizMSZuqeFw3girGE6pcGRc7-5rohqWfmE4 (Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. From the archives : Ming tales of female warriors searching for the origins of Wing Chun and Ng Moy Adresse URL: https://chinesemartialstudies.com/2016/06/12/from-the-archives-ming-tales-of-female-warriors-searching-for-the-origins-of-yim-wing-chun-and-ng-moy/ (Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. From the archives: Did Ip Man invent the history of wing chun? Adresse URLhttps://chinesemartialstudies.com/2012/08/31/did-ip-man-invent-the-story-of-yim-wing-chun/(Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. Yim Wing Chun and the primitive passions of southern kung-fu. Adresse URL https://chinesemartialstudies.com/2015/02/16/yim-wing-chun-and-the-primitive-passions-of-southern-kung-fu/(Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. Fighting styles or martial brand, an economic approach to understanding lost lineages in the Chinese martial arts. Adresse URL: https://chinesemartialstudies.com/2013/05/24/fighting-styles-or-martial-brands-an-economic-approach-to-understanding-lost-lineages-in-the-chinese-martial-arts/ (Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. History of east Asian martial arts, week 8, lineage transmission and legitimacy. Adresse URL: https://chinesemartialstudies.com/2020/03/27/history-of-east-asian-martial-arts-week-8-lineage-transmission-and-legitimacy/?fbclid=IwAR11LeByEEw3g2VFRV9kmVhOSHyJYgrmGQYalC7H_yvN4gTBlstnVdhM704(Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. Folklore in the southern Chinese martial arts, a means to create economic value or to construct social values. Adresse URL: https://chinesemartialstudies.com/2013/10/07/folklore-in-the-southern-chinese-martial-arts-a-means-to-create-economic-value-or-to-construct-social-values/(Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. Rethinking wing chun opera rebels. Adresse URL: https://chinesemartialstudies.com/2018/09/20/rethinking-wing-chuns-opera-rebels/?fbclid=IwAR3lFy_zFMAFdTwgFLErMFP5ik4nulAYnyv3fbBDmf1pLVQft_DNBe2G1bc (Page consultée le 4 avril 2020).

JUDKINS, Benjamin. Kung Fu Tea, Martial Arts History, Wing Chun and Chinese Martial Studies. How traditional are traditional Asian? Adresse URL: https://martialartsstudies.blogspot.com/2019/07/how-traditional-are-traditional-asian.html?fbclid=IwAR0l8ODb4_Z-2QJeRLMKAJDIFschULhUwf36Dc3wn8PY_R-dD1YHtBaeSGA (Page consultée le 4 avril 2020).

REMI, Ludovick. Au bord de l’eau. Réflexions d’un pratiquant sur son Kung fu. Vinh Xuan et Wing Chun. Adresse URL: https://shaolinquebec.org/2016/11/11/vinh-xuan-et-wing-chun/?fbclid=IwAR0oKE5FL5lwbLgiKsfKp9wVXekQmP1vEU-RitcxNkph_fjgTDTB_qrr0fA(Page consultée le 4 avril 2020).

Vidéos (Internet)

Martial Arts Studies. Peter Lodge 2017. Professor Peter Lodge’s keynote, The invention of “traditional” martial arts. (Conférence donnée en juillet 2017 à l’Université de Cardiff). Adresse URL: https://www.youtube.com/watch?v=9Y_1tKVvwNc&fbclid=IwAR2acY8_EdXf2zaOnmntTp6MruD0Ayj6bLfeQ6rLmd8Fe0lpz2C_132D0SM(Consulté le 4 avril 2020).

Martial Arts Studies. Ben Judkins 2017. Discours d’ouverture de Ben Judkins à la conférence des études des arts martiaux de juillet 2017 à l’université de Cardiff. Adresse URL: https://www.youtube.com/watch?v=Wkf7TAF2FwA(Consulté le 4 avril 2020).

Commission Kuk. Benjamin Judkins. Creating Wing Chun: Towards a Social History of Southern Chinese Martial Arts. (Conférence principale du Dr. Benjamin Judkins s’est tenue le 8 octobre 2016 dans le cadre de la 5ème réunion annuelle de la commission dvs : « Arts martiaux et arts martiaux », à l’Université allemande du Sport de Cologne.) Adresse URL: https://www.youtube.com/watch?v=pYV6qZHVxd8(Consulté le 4 avril 2020).

Lartdelavoie. HS Shaolin le mythe (partie 1). Adresse URL: https://www.youtube.com/watch?v=o_bDYsDH9jE&t=911s(Consulté le 4 avril 2020). (Consulté le 4 avril 2020).

Podcast

Hiyaa !! The Martial Art Podcast. Episode 37: Interview with Benjamin Judkins. Adresse URL:https://www.hiyaapodcast.com/episode-37-interview-with-benjamin-judkins/ (Consulté le 4 avril 2020).

Au bord de l’eau. Dec 1 2019. Croyance dans les Arts Martiaux. Adresse URL: https://baladoquebec.ca/#!/au-bord-de-leau/croyance-dans-les-arts-martiaux(Consulté le 4 avril 2020).

Livre documentaire

HARARI, Yuval Noah. Sapiens, une brève histoire de l’humanité. Albin Michel. Paris, 2015. 501 p. (Surtout le chapitre 12 de la troisième partie : La loi et la religion p.247 à267)

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